Soudan: Des suspects de crimes contre l'humanité en fuite
Un ancien responsable de la dictature au Soudan, recherché pour crimes contre l'humanité, a annoncé s'être évadé de prison, en compagnie d'autres ex-collaborateurs, dans ce pays en plein chaos, faisant craindre un nouvel embrasement, au moment où un cessez-le-feu, conclu sous l'égide des Etats-Unis, reste fragile.
Profitant d'une situation chaotique, un personnage important du régime de l'ex-dictateur Omar el-Béchir, Ahmed Haroun, s'est évadé de la prison de Kober, dans la capitale Khartoum, avec d'autres hauts responsables de la dictature.
"Nous sommes restés en détention à Kober, pendant neuf jours (...) et nous avons désormais la responsabilité de notre protection" dans un autre lieu, a affirmé Haroun, dans une allocution enregistrée à la télévision soudanaise, mardi soir.
L'armée soudanaise a affirmé, ce mercredi, que Béchir, au pouvoir pendant 30 ans, était "toujours dans un hôpital, sous la garde de la police judiciaire". Il est recherché par la Cour pénale internationale (CPI) pour "crimes de guerre" et "crimes contre l'humanité" au Darfour, dans l'Ouest du Soudan, tout comme Ahmed Haroun.
De son côté, le bureau du procureur de la CPI a indiqué qu'il suivait de près les événements, observant que les informations sur les personnes incarcérées à Kober n'avaient pas été "confirmées de manière indépendante".
Ce mercredi, les affrontements ont continué à Khartoum, où des avions de chasse de l'armée ont survolé la banlieue nord de la capitale, essuyant les tirs à l'artillerie lourde des paramilitaires, ont rapporté des témoins à l'AFP.
Les combats meurtriers opposent, depuis 12 jours, les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) du général Mohamed Hamdane Daglo à l'armée régulière du général Abdel Fattah al-Burhane. Auteurs du coup d'Etat fin 2021, les deux généraux se livrent désormais à une guerre sans merci, pour le pouvoir.